Les 8 premières semaines seront les plus importantes pour démarrer.
Je me suis basée sur plusieurs livres traitant de l'addiction, des différentes façons de découper "l'avant - après" sobriété pour me faire mon propre plan d'attaque. Adapté à moi, à mes besoins, aux difficultés que je vais affronter -car je les connais déjà-, mais essayer d'aller encore plus loin que la dernière fois, ça serait super. Mon plan sur 8 semaines va monter progressivement en intensité, je vais néanmoins y aller doucement mais sûrement. Je n'ai jamais tenu une résolution d'une si grande ampleur pendant si longtemps. Mais j'ai tout morcelé, apparemment c'est la meilleure méthode pour y arriver. Je liste juste en dessous les outils qui vont me servir de soutien moral et psychologique pour pallier aux symptômes du sevrage, et j'y ajoute un livre de chevet, pour chaque semaine, que je vais lire, sur ligner, recopier, et pourquoi pas vous citer si je suis motivée !
Semaine 1: "Gérer l'incendie".
AKA ce sera pendant cette période que les symptômes de sevrage physique et mental seront les plus forts. C'est ce que je redoute le plus. De nature extrêmement sensible, avec encore des trucs non résolus, je tombe par habitude dans la négativité, le désespoir et la colère. Je vais m'aider de ma "palette" d'outils ; les huiles essentielles, la méditation, l'EFT, le yoga, les fleurs de Bach, le sport (monter en cardio), et des patchs de nicotine (et oui). Bien sûr écrire aide énormément, donc je serais présente tous les jours ici pour refléter mon état d'esprit et vider un peu le gros disque dur qui me sert de cerveau.
Le livre de la semaine 1 : Alignement, Centrage, Ancrage, Enracinement de ML Teyssedre. Un chouette livre assez simple, de belles idées de méditation. Je reviendrais sur le contenu des bouquins une fois le moment venu.
S2: "Savoir et connaître ce que je quitte".
Une fois que le plus gros des désagréments physiques est passé (on ne parlera pas tout de suite des sueurs nocturnes que je me tape pendant les trois mois qui suivent), je vais continuer à écrire beaucoup, sur ma relation à mon addiction, tenter de déméler quelques fils. J'ai pour cela rendez vous dans une association spécialisée dans les addictions, j'espère avoir un suivi à long terme et une prise en charge gratuite. Par le passé, je ne suis jamais allée au bout des thérapies que j'ai entamé, cette fois ci ce sera différent, je serais active et actrice dans ma guérison. Aussi, je suis sur liste d'attente pour un suivi psychologique général au CMP. On verra. Pour revenir à cette semaine, je n'ai pas d'attentes très élevées, maintenir ma sobriété, continuer de pratiquer tous mes outils et m'alimenter correctement. Ecrire dans mon journal à propos de toutes les émotions que je vais ressentir va sûrement me prendre pas mal de temps aussi ;)
Le livre de la semaine 2 : Le petit livre de l'auto hypnose de Olivier Lockert. Pour les coups durs. Idéalement, il vaut mieux pratiquer les outils avant d'en avoir rééllement besoin mais j'improviserais !
S3: "M'établir en ma propre bonne compagnie".
Comme le titre l'indique, j'ai eu du mal à avoir confiance en moi pendant une période. Je prendrais surement le temps de détailler plus tard à quels moments j'ai perdu mon mojo. Je travaille dessus par à coups, avec l'EFT et la méthode coué. Le fait de parler en thérapie et de réaliser quel chemin j'ai parcouru, ainsi que les encouragements de mes proches me font me rendre compte que j'ai un énorme potentiel que je n'ai pas envie de gâcher plus !
Le livre de la semaine 3 : Les 6 clés de la confiance en soi de Nathaniel Branden.
S4: "Placer mes émotions réactionnelles en salle d'attente".
Aie aie aie ! Ca monte d'un cran ici parce que c'est un gros chantier pour moi. Ne pas partir au quart de tour quand je perçois une agression dans une phrase anodine, ne pas me faire une ulcère à force de ruminer. Savoir prendre de la hauteur, du recul, devenir pleine de sagesse ... Hahaha. Non mais juste apprendre à reconnaître quand une émotion se présente, l'acceuillir et la laisser passer sans agir sur le coup, c'est le but. NDLR je suis bien consciente qu'il s'agit du travail d'une vie vouée à la pleine conscience, mais j'ai le droit de rêver !
Le livre de la semaine 4 : L'intelligence émotionnelle pour les nuls de F. Dorn et S. J. Stein.
S5: "Ecouter mon enfant intérieur".
J'ai eu l'occasion d'apercevoir la petite fille en moi lors d'une séance d'hypnose. Je pensais que ce bref échange sans mots qui a consisté à un énorme calin et des bercements de moi à ... moi même, resterait unique, mais j'ai découvert récemment -je ne sais plus où- qu'avec un peu de pratique on pouvait parler à son enfant intérieur, il y a des méditations autour de cela, et bien sûr des livres ...
Le livre de la semaine 5 : Se libérer de ses comportements inconscients de Tissia Louis.
S6: "Apprendre, réapprendre, me déprogrammer".
Je vais me pencher sur les mécanismes de pensées et les "débunker", reconnaître quand je pars dans une spirale, que je débute un "down" liée à trop de stress, d'anxiété.
Le livre de la semaine 6 : Unfuck Yourself de G. J Bishop. Straight to the point. J'aime l'humour anglais, un peu vulgaire mais terriblement efficace.
S7: "Je développe mon intuition".
L'une de mes inclinaisons pour l'alcool vient de mon hypersensibilité. Je suis capable de ressentir le moindre changement d'humeur dans une tonalité de voix, une attitude ou une moue, parfois sans même que la personne en face ne l'admette, j'ai compris que ce n'était pas commun. Cela me provoque de l'anxiété, tellement que j'en suis venue à redouter les événements en société, donc je buvais avant pour me sentir un peu plus en confiance. Pour en revenir à mon intuition que je pensais être de l'anxiété, je suis loin d'être unique, car j'ai une amie qui est identique dans ce sens. C'est un pouvoir dont je commence à peine à percevoir l'infinité, mais pour cela, je dois avoir l'esprit aussi clair que de l'eau d'un glaçier vierge. Au bout de 7 semaines, j'aurais déjà passé la phase des rêves chelous et intenses. Je vais pouvoir approfondir la partie inconsciente de mon esprit.
Le livre de la semaine 7 : Je développe mon intuition de Sébastien Ranucci.
S8: "Je réalise mes désirs".
Je n'ai pas vraiment de rêve ni de but dans la vie. Ca me rend triste mais je vais y remédier. C'est la faute de personne, et j'espère m'en découvrir tout prochainement et le chouette livre programmé va m'inspirer.
Le livre de la semaine 8 : Les 44 clefs pour réaliser mes désirs de Julia Nakache.
Je ne suis même pas sûre de vouloir une sobriété totale et définitive. Je sais que cela serait l'idéal pour ma santé mentale, mais je n'arrive pas à renoncer au moi sous influence. Cette version qui est détachée de ses émotions. Que je connais depuis tellement longtemps qu'elle est devenue la seule réalité que je connaisse. La version actuelle de ma sobriété ne me convenait plus. Je m'étais coupée d'une partie de ma vie pour éviter les tentations. Je n'étais pas obligée d'aller aussi loin mais je suis ainsi, à tout faire dans l'extrême. C'est soit je me saoule, soit je ne bois rien et je me retrouve frustrée. Au début de ma sobriété (de l'alcool), je me sentais vraiment bien, très fière de ma décision, et surtout soulagée de ne plus jamais avoir à boire une goutte d'alcool. Il y a eu quelques éccarts, quelques prunes, rien de ce que j'avais l'habitude de consommer (bières) donc pas eu de trigger, même si la pensée de vouloir boire "plus", de démarer une énorme fête pleine d'excès m'a bien évidemment traversé l'esprit...
Et récemment, après avoir célébré seule dans mon coin mes 1 ans de sobriété, ma meilleure amie a organisé une de ces grandes soirées dont elle a le secret. Je n'ai pas apporté de soft, je ne m'étais même pas préparée mentalement à ne pas boire d'alcool. Rapidement j'ai bu du punch puis de la bière. Je me suis amusée comme une petite folle, j'étais en feu comme lors de ma grande époque, à danser, à rire pour rien, à recevoir des câlins de mes amies. Je suis rentrée en vélo avec l'aube, c'était super. Par contre j'ai vomi toute la nuit, mon foie n'ayant plus l'habitude de consommer les mêmes (énormes) quantités d'alcool que mon esprit trouvait normal par le passé. Sans vraiment m'en rendre compte, par habitude, j'ai bu comme avant. Et j'ai été malade toute la nuit. Un peu anxieuse le lendemain, mais l'euphorie laissée par la soirée a pris le dessus.
Certes, boire beaucoup ne me rend pas plus cool comme mon inconscient le pense, mais, quand j'ai bu (et/ou fumé), j'ai toujours cette sensation de détachement qui justement, me donne l'impression à moi même d'être cool. De pouvoir fermer les yeux et de partir, de me laisser enivrer par la musique, de ressentir plein d'émotions, de la joie, de l'angoisse, de serrer les dents sans m'en rendre compte, de contracter les muscles sans m'en rendre compte non plus. Je suis consciente que les produits que j'use abusivement me font du mal, détruisement petit à petit ma santé mentale et mon corps, et pourtant, je n'arrive pas à y renoncer.
Certains disent que c'est un manque de volonté, d'autres pas du tout; que c'est la faute à la biologie du cerveau, aux prédispositions génétiques, à l'environnement dans lequel on a grandit, aux événements traumatiques, à ce qui est arrivé à nos ancêtres, notre prénom, notre signe astrologique, j'en passe. Personne ne sait vraiment, toujours est il que la souffrance est là, mais j'entraperçoit de plus en plus le soleil à travers la porte, et je vais travailler chaque jour à fortifier mon énergie vitale.
Namaste.