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Journal Quotidien d'un sevrage et d'une transformation personnelle.

9 juillet 2020

Jour - 11

J'ai très envie de boire. D'un coup. 

C'est terrible. En 1/2 seconde mon esprit a fait le tour de mon appartement pour savoir si j'avais de l'alcool chez moi ou non. Heureusement je n'en ai pas. 

Je vais avoir de la compagnie après, quelqu'un qui viendra d'un apéro. Je ne suis pas frustrée, mais j'ai envie de lâcher prise avec de l'alcool là maintenant tout de suite. Plus je pense à mon sevrage plus ça me travaille inconsciement et plus je profite en attendant la fameuse échéance. J'ai l'impression d'être heureuse et d'avoir tout réussi. Mais ce n'est qu'une illusion nourrie par mon addiction. Je vais avoir du taff en arrêtant putain. J'ai reçu mes horaires pour la reprise du travail aussi, ça y est je vais retourner bosser après mes vacances. Retour au travail pile le jour où je commence mon sevrage. Pas malin et ça m'angoisse d'y penser. Mais je me rassure en pensant que je n'ai plus que 6 mois à faire, à peine, 150 jours, sans compter les off. 

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8 juillet 2020

Jour - 12

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Réveil tôt ce matin, compliqué de me lever avec la gueule de bois de weed. L'esprit est tout embrumé, je ne sais pas comment je me sens. 

J'ai déjà oublié la sensation que ça fait d'être sobre, de se lever le matin en étant reposée. Je me rendais compte au fur et à mesure quand j'ai repris ma consommation que tous les bénéfices acquéris en trois mois partaient en fumée en quelques jours. Tout mon travail de processus d'évacuation des émotions (larmes et rires) était réduit à néant. Pourquoi ? Parce que j'avais envie, une fois de plus, et que cette fois ci je n'ai pas résisté. Depuis, je suis dans la sphère culpabilité / consommation. Quand on arrête une drogue, puis qu'on rechute, la quantité de produit consommé augmente. Et je suis loin d'être à mon premier essai. En fait je crois que je n'ai jamais su "décaler" un joint, attendre un peu pour faire quelque chose de plus important avant. Sauf quand j'y étais forcée, et je ressentais une énorme frustration. Tout comme je suis frustrée de ne pas boire quand je suis en société. Pour l'alcool, je n'ai pas de regrets après la cuite que je me suis pris il y a 1 mois,  et j'ai réessayé de boire depuis, je crois que mon corps n'en veux définitivement plus.

Mon corps n'en veux plus, mais mon esprit est toujours accro. Il n'est pas accro à la substance, il est accro à l'effet qu'il produit. Et même si la sensation est devenue désagréable, c'est celle que j'ai associé au sens du plaisir pendant longtemps. Parce que la fête, les autres, la musique, sont des choses qui m'attirent comme une grosse lanterne et un petit papillon de nuit. A force de danser autour je finis toujours par me brûler, et pourtant j'y retourne.

Le contexte festif me stimule beaucoup, plus que la normale je pense. Cela peut me donner mal au ventre rien que d'y penser. Avoir la diarhée avant de sortir rejoindre ses amis, parce qu'on est anxieuse, sans même s'en rendre compte, tout un programme. Alors quand je me suis retrouvée célibataire, de retour à Paris après avoir eu ma jambe cassée (la 1ere fois en 2015), j'avais besoin de sortir pour ne pas être seule, mais j'étais aussi terrifiée à l'idée de me déplacer toute seule, de prendre le métro, d'arriver sur place et que tous les regards soient tournés vers moi. Je voulais juste être ailleurs, mais avec de la compagnie, qu'elle soit bonne ou mauvaise. J'ai fini par rentrer à Lille car plus rien ne se passait pour moi. J'ai enmené dans mes cartons les cannettes de bières que j'achetais par pack et que je buvais seule chez moi avant de sortir. 

La suite lors d'un prochain épisode. 

 

Une anecdote, j'ai arrêté de boire 1 semaine avant de me casser la 2e fois la jambe en 2019. Mais c'était trop tard, j'étais tellement affaiblie (perdu pas mal de poids) que je me suis brisé l'os en tournant sur moi même. Du coup, j'ai continué mon sevrage d'alcool en même temps que j'avais la jambe dans le plâtre. Chaque nuit je trempais le lit et je me levais le matin avec un mal de crâne terrible. Je me suis demandé si j'étais devenue incontinente (ça m'est déjà arrivé plusieurs fois de pisser au lit car trop saoule, pire encore, avec quelqu'un dedans), si je transpirais autant la nuit, chaque nuit ? Assez pour changer tous les draps et l'alaise hein. Dans une de mes crise d'angoisse liée à ma santé, je me suis ruée chez le médecin qui n'a rien vu d'anormal. J'ai découvert par la suite en lisant sur des forums (on ne trouvera jamais toutes les informations dont on a besoin au même endroit) que c'était un signe du sevrage, tout comme le mal de tête. C'est un symptome très présent chez moi et assez génant je dois dire. Mais je suis contente de voir que mes fonctions d'élimination fonctionnent bien.

7 juillet 2020

Jour - 13 - L'art de la souplesse.

C'est drôle parce que j'ai choisi le titre du post hier, en pensant que j'allais parler d'un sujet, mais je n'avais pas pensé à son développement et il m'arrive en tête pile quand je vous écris les premières lignes de ce post.  

 

Le thème du jour ! 

 

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Je sais que le cerveau est fait de chemins par lesquels les pensées voyagent. 

Je sais aussi que nous avons plusieurs niveaux de conscience, dont l'inconscient. Et qu'à force de faire certaines choses, elles s'ancrent en nous, et nous les faisons mécaniquement. Qui ne s'est jamais "réveillé" d'un coup en arrivant presque à la porte de chez soi sans avoir vraiment été présent lors du trajet ?

Il en va de même pour les pensées. Mon schéma de pensées était en circuit fermé branché sur du négatif ou limitant (encore un sujet super intéressant à aborder plus tard ;)).  C'est la faute à la dépression passée par là qui m'a ôté toute estime de moi. Mais on s'en sort ! Comment ? Il faut réapprendre à penser positivement. 

Parce que notre cerveau est malléable, (si vous voulez vous la péter en soirée le terme exact est "neuroplastique"), nous pouvons choisir de penser différemment, autrement. Nous pouvons choisir de prendre un peu de recul, de la hauteur, et penser par un autre chemin. 

L'agilité mentale permets de prendre conscience des pensées identifiées comme malsaines ou inutiles, et de rationaliser tout en prenant en compte ses émotions et en réagissant de manière proportionnée. 

La souplesse émotionnelle entre en jeu ici. Grâce à la méditation et à la pleine conscience, on s'entraine à être totalement présent à soi même, sans aucun artifice. Cet entraînement vous permettra peut être par la suite d'éviter de regretter une réaction trop forte émotionnellement. Une sensation très plaisante de contrôle et d'apaisement me vient quand je ne me laisse pas submerger par les émotions, mais que je les accepte et les laisse passer. Ça a dû m'arriver 1 ou 2 fois haha. 

Après avoir abordé la sphère psycho-émotionnelle, on en vient au corps dit physique, qui aime également la souplesse. Ancienne gymnaste, le yoga m'a rapidement parlé. Et quand j'ai découvert qu'il y avait une dimension spirituelle datant de plusieurs millénaires derrière, je me suis mise à étudier et n'ai jamais arrêté depuis. Bien sûr je ne suis pas maître yogi, je touche parfois mes orteils, mais je connais de nombreuses positions, et à force de pratiquer peu assidûment mais depuis longtemps j'ai un niveau de débutante experte. L'histoire de ma vie dans une multitude de domaines. 

La pratique quotidienne -dans la mesure du possible- du yoga a tellement de bénéfices que je ne peux m'en passer dans ce sevrage et ce chemin de transformation personnelle. Je rêve d'installer cette habitude dans ma vie. Avant, je n'aimais pas débuter et voir que je progressais trop lentement et me tournait hâtivement vers le nouvel objet de ma passion. Un des piliers de l'Ayurveda (hygiène de vie physique et spirituelle traditionnelle indienne) est que le Yoga n'est pas un but, c'est le chemin. Pratiquer le Yoga pour faire de jolies poses sur instagram ne rime à rien. Ce qui a du sens c'est de le pratiquer tous les jours, dans sa vie. Je parlerais plus tard des 8 piliers du Yoga et de l'Ayurveda. Ce que nous appelons "yoga" est en fait un raccourci, et les "asanas", les postures, en représentent 1/8e. 

 

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Pour ma journée, elle a été un très léger rollercoaster. Je n'avais plus de matériel, j'ai donc testé le CBD, ça passe mais pas pareil, et je n'aime pas l'idée de me rouler un joint pour en fumer. Je suis allée chez le médecin me faire prescrire des patchs et des pastilles de nicorette. Je compte arrêter toute mes conso nettes, cold turkey. J'écris la phrase de manière affirmative pour tenter de convaincre mon inconscient que c'ets la vérité, mais en vrai je flippe à mort. Aujourd'hui alors que rien ne m'a stressée et que je savais que j'allais en voir au soir, je n'étais pas bien. J'ai très très peur du gros gros sevrage qui arrive. J'ai déjà essayé de quitter 1 addiction à la fois, d'abord l'alcool (j'ai tenu 1 an) puis la weed (3 mois). mais au final ça n'a pas marché. Alors comme il faut voir chaque rechute comme une leçon (certes difficile) dont l'enseignement fera le meilleur des terreaux, je vais tout arrêter d'un coup. Je dois m'entraîner à dire non. J'ai l'impression que je vais devoir changer de personnalité. Et même si j'arrive à tout arrêter un moment, ça sera comme retenir mon souffle non ? Là je suis en train de me trouver des excuses. Je ne dois pas écouter la bête en moi qui sait qu'elle va bientôt être affamée. D'ailleurs, ça ne serait pas  attiser mon angoisse pour rien que de penser à cette énorme épreuve ? Si j'applique mon propre conseil , il semblerait que j'en fasse une montagne, alors que les symptômes ne dureront que 2 semaines.  Je vais me coucher ! à demain ! 

 

6 juillet 2020

Jour - 14, Mon plan d'attaque est terminé; j'aime les décomptes, les plannings, la sauce maroilles et être à l'heure.

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Les 8 premières semaines seront les plus importantes pour démarrer. 

Je me suis basée sur plusieurs livres traitant de l'addiction, des différentes façons de découper "l'avant - après" sobriété pour me faire mon propre plan d'attaque. Adapté à moi, à mes besoins, aux difficultés que je vais affronter -car je les connais déjà-, mais essayer d'aller encore plus loin que la dernière fois, ça serait super. Mon plan sur 8 semaines va monter progressivement en intensité, je vais néanmoins y aller doucement mais sûrement. Je n'ai jamais tenu une résolution d'une si grande ampleur pendant si longtemps. Mais j'ai tout morcelé, apparemment c'est la meilleure méthode pour y arriver. Je liste juste en dessous les outils qui vont me servir de soutien moral et psychologique pour pallier aux symptômes du sevrage, et j'y ajoute un livre de chevet, pour chaque semaine, que je vais lire, sur ligner, recopier, et pourquoi pas vous citer si je suis motivée ! 

Semaine 1: "Gérer l'incendie".

AKA ce sera pendant cette période que les symptômes de sevrage physique et mental seront les plus forts. C'est ce que je redoute le plus. De nature extrêmement sensible, avec encore des trucs non résolus, je tombe par habitude dans la négativité, le désespoir et la colère. Je vais m'aider de ma "palette" d'outils ; les huiles essentielles, la méditation, l'EFT, le yoga, les fleurs de Bach, le sport (monter en cardio), et des patchs de nicotine (et oui). Bien sûr écrire aide énormément, donc je serais présente tous les jours ici pour refléter mon état d'esprit et vider un peu le gros disque dur qui me sert de cerveau.

Le livre de la semaine 1 : Alignement, Centrage, Ancrage, Enracinement de ML Teyssedre. Un chouette livre assez simple, de belles idées de méditation. Je reviendrais sur le contenu des bouquins une fois le moment venu. 

S2: "Savoir et connaître ce que je quitte".

Une fois que le plus gros des désagréments physiques est passé (on ne parlera pas tout de suite des sueurs nocturnes que je me tape pendant les trois mois qui suivent), je vais continuer à écrire beaucoup, sur ma relation à mon addiction, tenter de déméler quelques fils. J'ai pour cela rendez vous dans une association spécialisée dans les addictions, j'espère avoir un suivi à long terme et une prise en charge gratuite. Par le passé, je ne suis jamais allée au bout des thérapies que j'ai entamé, cette fois ci ce sera différent, je serais active et actrice dans ma guérison. Aussi, je suis sur liste d'attente pour un suivi psychologique général au CMP. On verra. Pour revenir à cette semaine, je n'ai pas d'attentes très élevées, maintenir ma sobriété, continuer de pratiquer tous mes outils et m'alimenter correctement. Ecrire dans mon journal à propos de toutes les émotions que je vais ressentir va sûrement me prendre pas mal de temps aussi ;) 

Le livre de la semaine 2 : Le petit livre de l'auto hypnose de Olivier Lockert. Pour les coups durs. Idéalement, il vaut mieux pratiquer les outils avant d'en avoir rééllement besoin mais j'improviserais ! 

S3: "M'établir en ma propre bonne compagnie".

Comme le titre l'indique, j'ai eu du mal à avoir confiance en moi pendant une période. Je prendrais surement le temps de détailler plus tard à quels moments j'ai perdu mon mojo. Je travaille dessus par à coups, avec l'EFT et la méthode coué. Le fait de parler en thérapie et de réaliser quel chemin j'ai parcouru, ainsi que les encouragements de mes proches me font me rendre compte que j'ai un énorme potentiel que je n'ai pas envie de gâcher plus ! 

Le livre de la semaine 3 : Les 6 clés de la confiance en soi de Nathaniel Branden.

S4: "Placer mes émotions réactionnelles en salle d'attente".

Aie aie aie ! Ca monte d'un cran ici parce que c'est un gros chantier pour moi. Ne pas partir au quart de tour quand je perçois une agression dans une phrase anodine, ne pas me faire une ulcère à force de ruminer. Savoir prendre de la hauteur, du recul, devenir pleine de sagesse ... Hahaha. Non mais juste apprendre à reconnaître quand une émotion se présente, l'acceuillir et la laisser passer sans agir sur le coup, c'est le but.  NDLR je suis bien consciente qu'il s'agit du travail d'une vie vouée à la pleine conscience, mais j'ai le droit de rêver ! 

Le livre de la semaine 4 : L'intelligence émotionnelle pour les nuls de F. Dorn et S. J. Stein.

S5: "Ecouter mon enfant intérieur".

J'ai eu l'occasion d'apercevoir la petite fille en moi lors d'une séance d'hypnose. Je pensais que ce bref échange sans mots qui a consisté à un énorme calin et des bercements de moi à ... moi même, resterait unique, mais j'ai découvert récemment -je ne sais plus où- qu'avec un peu de pratique on pouvait parler à son enfant intérieur, il y a des méditations autour de cela, et bien sûr des livres ... 

Le livre de la semaine 5 : Se libérer de ses comportements inconscients de Tissia Louis.

S6: "Apprendre, réapprendre, me déprogrammer".

Je vais me pencher sur les mécanismes de pensées et les "débunker", reconnaître quand je pars dans une spirale, que je débute un "down" liée à trop de stress, d'anxiété. 

Le livre de la semaine 6 : Unfuck Yourself de G. J Bishop. Straight to the point. J'aime l'humour anglais, un peu vulgaire mais terriblement efficace. 

S7: "Je développe mon intuition". 

L'une de mes inclinaisons pour l'alcool vient de mon hypersensibilité. Je suis capable de ressentir le moindre changement d'humeur dans une tonalité de voix, une attitude ou une moue, parfois sans même que la personne en face ne l'admette, j'ai compris que ce n'était pas commun. Cela me provoque de l'anxiété, tellement que j'en suis venue à redouter les événements en société, donc je buvais avant pour me sentir un peu plus en confiance. Pour en revenir à mon intuition que je pensais être de l'anxiété, je suis loin d'être unique, car j'ai une amie qui est identique dans ce sens. C'est un pouvoir dont je commence à peine à percevoir l'infinité, mais pour cela, je dois avoir l'esprit aussi clair que de l'eau d'un glaçier vierge. Au bout de 7 semaines, j'aurais déjà passé la phase des rêves chelous et intenses. Je vais pouvoir approfondir la partie inconsciente de mon esprit. 

Le livre de la semaine 7 : Je développe mon intuition de Sébastien Ranucci.

S8: "Je réalise mes désirs". 

Je n'ai pas vraiment de rêve ni de but dans la vie. Ca me rend triste mais je vais y remédier. C'est la faute de personne, et j'espère m'en découvrir tout prochainement et le chouette livre programmé va m'inspirer. 

Le livre de la semaine 8 : Les 44 clefs pour réaliser mes désirs de Julia Nakache.

 

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Je ne suis même pas sûre de vouloir une sobriété totale et définitive. Je sais que cela serait l'idéal pour ma santé mentale, mais je n'arrive pas à renoncer au moi sous influence. Cette version qui est détachée de ses émotions. Que je connais depuis tellement longtemps qu'elle est devenue la seule réalité que je connaisse. La version actuelle de ma sobriété ne me convenait plus. Je m'étais coupée d'une partie de ma vie pour éviter les tentations. Je n'étais pas obligée d'aller aussi loin mais je suis ainsi, à tout faire dans l'extrême. C'est soit je me saoule, soit je ne bois rien et je me retrouve frustrée. Au début de ma sobriété (de l'alcool), je me sentais vraiment bien, très fière de ma décision, et surtout soulagée de ne plus jamais avoir à boire une goutte d'alcool. Il y a eu quelques éccarts, quelques prunes, rien de ce que j'avais l'habitude de consommer (bières) donc pas eu de trigger, même si la pensée de vouloir boire "plus", de démarer une énorme fête pleine d'excès m'a bien évidemment traversé l'esprit... 

Et récemment, après avoir célébré seule dans mon coin mes 1 ans de sobriété, ma meilleure amie a organisé une de ces grandes soirées dont elle a le secret. Je n'ai pas apporté de soft, je ne m'étais même pas préparée mentalement à ne pas boire d'alcool. Rapidement j'ai bu du punch puis de la bière. Je me suis amusée comme une petite folle, j'étais en feu comme lors de ma grande époque, à danser, à rire pour rien, à recevoir des câlins de mes amies. Je suis rentrée en vélo avec l'aube, c'était super. Par contre j'ai vomi toute la nuit, mon foie n'ayant plus l'habitude de consommer les mêmes (énormes) quantités d'alcool que mon esprit trouvait normal par le passé. Sans vraiment m'en rendre compte, par habitude, j'ai bu comme avant. Et j'ai été malade toute la nuit. Un peu anxieuse le lendemain, mais l'euphorie laissée par la soirée a pris le dessus. 

Certes, boire beaucoup ne me rend pas plus cool comme mon inconscient le pense, mais, quand j'ai bu (et/ou fumé), j'ai toujours cette sensation de détachement qui justement, me donne l'impression à moi même d'être cool. De pouvoir fermer les yeux et de partir, de me laisser enivrer par la musique, de ressentir plein d'émotions, de la joie, de l'angoisse, de serrer les dents sans m'en rendre compte, de contracter les muscles sans m'en rendre compte non plus. Je suis consciente que les produits que j'use abusivement me font du mal, détruisement petit à petit ma santé mentale et mon corps, et pourtant, je n'arrive pas à y renoncer.

Certains disent que c'est un manque de volonté, d'autres pas du tout; que c'est la faute à la biologie du cerveau, aux prédispositions génétiques, à l'environnement dans lequel on a grandit, aux événements traumatiques, à ce qui est arrivé à nos ancêtres, notre prénom, notre signe astrologique, j'en passe. Personne ne sait vraiment, toujours est il que la souffrance est là, mais j'entraperçoit de plus en plus le soleil à travers la porte, et je vais travailler chaque jour à fortifier mon énergie vitale. 

Namaste.

 

5 juillet 2020

Jour - 15, Bonjour / Bonsoir

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Quelle sensation agréable que d'ouvrir un carnet vierge, l'odeur des solvants, toucher les pages satinées.

Quelle agréable sensation de pouvoir commencer à zéro. 

De se réinventer, encore. 

Je ne connais pas (encore) mon animal totem mais j'aime voir un caméléon, capable de se fondre dans n'importe quel décor, tout en étant soi même originale à ma manière. 

Je suis comme ça, agile socialement mais extrêmement anxieuse à l'intérieur. 

Une hypersensible, hyper tout court. Ressentir les émotions plus fort, quand on est enfant et qu'on tente de l'exprimer aux autres, à ses parents, savoir qu'on est différent sans savoir l'expliquer. Être capable de ressentir le moindre changement d'humeur chez sa mère, ressentir sa colère comme une injustice. Avoir l'impression constante de nager sans se noyer,de flotter et de se laisser emporter par des tourbillons parfois violents. 

J'ai commencé à fumer des joints à l'âge de 17 ans, en même temps que la cigarette, que l'alcool, que les petits amis. J'étais une adolescente rebelle. Le cas classique, je m'en rends compte avec mes 15 ans de recul. 

J'étais en recherche de moi même, de mes limites, je découvrais de nouvelles choses qui me faisaient me sentir bien, me sentir différente, modifiaient ma perception des choses. Tout devenait soudainement une possibilité infinie. 

Je n'énumérerais pas ce soir l'infinité de choix que j'ai fait dans ma vie pour arriver où j'en suis, cela ne mènerait à rien. Cependant il est bien probable que je le fasse dans le futur. Aujourd'hui je veux me concentrer sur le but du blog, qui est de documenter mon parcours de sevrage en suivant la structure suivante ; 8 premières semaines très poussées, puis chaque mois. Tout cela pour vivre 4 saisons, le temps d'un deuil. 

J'ai choisi ce support pour plusieurs raisons ;

D'abord car j'ai besoin de me rendre responsable des décisions qui me concernent. Témoigner chaque jour de ma sobriété quelque part, pas à quelqu'un.  

D'où le titre du blog, s'inspirer soi même. 

Ensuite parce que le blog était mon moyen d'expression de toute jeune adolescente jusqu'à l'obtention de mon bac. J'ai utilisé de nombreuses plate formes, je repense à mon moi de l'époque avec tendresse, déjà pétrie de doutes existentiels et ne sachant qu'en faire, je me tournais naturellement vers des icônes incarnant le même mal être et utilisant la musique comme manière de l'exprimer. 

Cela fait 15 ans que je me nourris de livres de développement personnel, avec tout ce que je sais, j'ai maintenant une palette très large d'outils qui aident. Le problème est que je peine à les mettre en place quand tout vas mal. J'ai encore parfois besoin qu'on me dise quoi faire. Hors, une adulte de 30 ans doit prendre seule ses décisions. 

Moi seule peux décider de ce qui m'affecte. J'aimerais atteindre le niveau de sagesse me permettant d'être tout le temps de bonne humeur. Non, cela n'existe pas. 

Alors, j'aimerais que mon humeur soit constante et neutre la plupart du temps, et que j'apprenne à mieux observer mes réactions sans me laisser déborder. C'est un peu comme un voeu que l'on ferait à son anniversaire avant de souffler ses bougies, ou alors lorsqu'on aperçoit une étoile filante dans un ciel d'été, sur le bord de la plage (vous entendez le clapotis des vagues ?).

Sauf que ce voeux là je me le fais à moi même, c'est une promesse à mon futur moi que je vais atteindre un équilibre psychique qui me permettra de me stabiliser dans ma vie. 

J'arrête pour ce soir, je fais ce que je veux je suis chez moi. Bisous 

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